« Pour le comprendre, ce n’est pas au traumatisme qu’il faut penser, mais au fait que là où quelque chose aurait pu être bénéfique, rien ne s’est produit. »
Vous avez accepté de relever le défi…
Ne me dite pas non, c’est votre ego qui parle. Car bien avant l’incarnation vous avez signé le contrat. Autant l’accepter. Mais vous avez aussi le droit de renoncer. Là intervient votre libre arbitre.
En tout cas, ce sentiment de vide est bien présent. Dans ce voyage ou pas !
Qu’est-ce ?
On est bien d’accord que j’irai au delà de la notion classique du vide. Car ici on parle de: vide fondamental dans la structure du Soi (de Moi)
Ce vide est un reste appelé le « manque-à-être ». Le vide contient une énergie qui pousse et qui fait sortir le Sujet (Vous et Moi) de l’impasse du désir de l’Autre par le biais du langage. Le langage vient donc comme symbole de l’absence-présence, afin de lutter contre le vide de l’absence. Le désir viendra alors tenter de combler ce manque par une recherche de l’objet perdu.
C’est assurément dans le silence que le vide se laisse entendre, et en le comprenant on en comprend aussi ce qu’il y a panser.
Ou prend-il naissance?:
C’est au moment ou l’enfant s’effondre dans une non-confiance, qui retenti sur son organisation intérieure.
Il a « échoué » » dans la création d’une mère suffisamment bonne ( concept de soins maternels et capacité de l’enfant à les recevoir). Le Moi de la mère soutient le Moi naissant de l’enfant en lui offrant un environnement favorable. Il peut alors développer un sentiment de continuité d’existence qui est le signe de l’émergence d’un vrai self, un vrai soi. Sinon il mettra en place un faux -self (Je vous invite à faire un tour ici pour éclairer ces notions). Soulignons encore qu’une mère suffisamment bonne, n’est pas une mère parfaite (ce qui serait également dommageable pour Soi) . N’incriminons pas maman qui fait comme elle peut. Ici nous essayons de comprendre le vide.
Donc par absence de fusion à sa maman, il échoue ensuite dans la création intérieure d’une vision de la réalité suffisamment bonne. C’est important pour soi, petit, de créer ces visions idéalisées pour sécuriser son environnement. Lorsque cela n’est pas abouti, il ne reste que le vide. Ce vide est alors un reste, ce reste ne cesse pas. Ceci est ressentis comme une chute catastrophique sans limite. L’être (l’enfant) est donc laissé dans ce « quelque chose » de non construit, creux, un équivalent d’un « non être ». L’évolution en adulte qu’il deviendra, comblera ce vide par des mécanismes de défense sécurisants en lieu et place. Cependant, ceci laissera tout de même ce vide, inactif. Son reste, etant comblé par des objets de substitutions.
Ce qui se joue
- La « crainte de l’effondrement »
- Le vide du regard de la mère (une mère qui se montre non réceptive au besoin exprimer de l’enfant, en contrôlant et imposant les siens)
- Le Self et le « Soi blanc » (blanc comme défense contre la reconnaissance de l’instauration d’une dépendance)
L’homme devant l’incertain fait émerger la notion de vide et se qui en découle dans les angoisses et peurs révélées. Le vide n’est-il pas « ce qui reste quand on a tout enlevé » Il est cette possibilité de se laisser traverser par ses émotions, et ce nettoyage des vieux schémas qui ouvre la porte vers ce que l’on peut même vide remplir de nouvelles perspectives.
Le vide est la matrice de tout, la mère de tout, l’origine de tout. Ce n’est pas le vide dénué de tout, comme dans la pensée occidentale, mais un vide plein, rempli d’énergie.
Dans le voyage d’individuation on parle de double incarnation.
Lorsque l’on décide de travailler sur soi, on part dans une quête à être pleinement son Soi. Cela sous entend que l’on va nettoyer son intériorité de tout ce qui n’est pas inné, pur soi au départ (l’enfant tel qu’il est avant les modifications adaptatives face au conditionnement et à l’éducation que ses expériences et son environnement lui imposent ou proposent). Retiré de son organisation interne, de ses « habitudes » ces parties, laisse un vide.
C’est ce vide qui est désactivé lors d’un événement violent (séparation originelle et autre trauma de vie, donc la fusion à maman). Une partie de l’esprit va « fuir » pour ne plus avoir à supporter la douleur ou la peur. La psychanalyse nous parle de clivage, on parle aussi souvent de personnalité coupée de ses émotions. On parle aussi de personnalité fuyante. C’est le paradoxe de « présence-absence » que j’évoquais plus haut. Ce sentiment de le sentir ici, présent mais en même temps non là. C’est cette sensation d’avoir comblé tous les vides en sa présence puis après séparation, ressentir de nouveau ce vide, que l’on avait désactivé avant les retrouvailles. Vous me suivez?
On peut voir chacun des êtres incarnées comme une moitié d’un tout . Et donc à moitié vide. Ce vide dont la nature humaine a horreur…
« Du vide et de l’éternité »
Michel Cassé
Il se remplit de l’intérieur
Dans des phases de tristesse, le sentiment de manque apparaît, cette impression que la vie ne te donne pas ce dont tu as besoin, te désespère et tu t’accroches alors à la chose qui manque: L’amour.
Cette satisfaction ponctuelle apportée par l’extérieur fait naître en soi l’attachement, la dépendance affective ou la dépendance sociale, suite à ces traumas d’enfants que nous avons évoqué plus haut. En s’attachant, on bloques ce que la source veut nous donner, nous transmettre. Le monde en soi et en l’extérieur s’ouvre dès que l’on comprend que la satisfaction de ces besoins doit venir de soi m’aime. Cela nous pousse à nous créer cette famille intérieur qui nous apporte sécurisation des besoins dont on a fait défaut petit. Cela se fonde sur la confiance en l’univers, en Soi.
Dès lors que l’on comprend que l’on est le magicien de sa vie, créateur de son univers intérieur, malgré l’expérience de vie, le vécu, on reconnait l’énergie et l’intelligence de l’univers. On crée ce que l’on veut être. C’est l’essentiel et la source de tout aboutissement.
Le vide alors se rempli….de l’intérieur. Et l’on ressens l’existence, on s’y abandonne, on se détache et on lâche prise.

Sources: Lacan, la théorie de D.W. Winnicott