“Aimer, c’est perdre le contrôle.” Paulo Coelho
Aujourd’hui, nous vivons dans un monde qui nous semble de plus en plus imprévisible et bien d’avantage, si on y mêle la sphère du développement de soi, du cheminement spirituel et cette acceptation de la notion que nous ne sommes qu’un atome dans l’univers.
Alors quoi de mieux que contrôler pour se rassurer, et qui de plus facile a contrôler que : Soi – même?
« Reprendre force et confiance en lâchant les ruminations du mental, afin de s’en remettre à plus grand que soi », définit Patrice Gourrier
Pour la psychiatre Stéphanie Hahusseau, le contrôle est avant tout un mécanisme de défense qui exprime un besoin de protection émotionnelle et affective. « L’individu qui vit sur un mode d’hypervigilance a pu subir un traumatisme qui l’a conduit à se fermer. Il se comporte de manière à se donner l’impression d’agir au lieu de subir. Ou bien il a peut-être été élevé par des parents qui n’ont pas satisfait ses besoins affectifs sur un mode suffisamment sécurisant. » Elle détaille plusieurs cas de figure pouvant générer des comportements de contrôle. « L’enfant a pu ne pas se sentir aimé pour ce qu’il était, ni sécurisé dans un lien stable. Il n’a pas été encouragé à développer un espace autonome, ou encore a-t-il été utilisé par ses parents comme un instrument de régulation de leurs émotions : par exemple, le comportement fusionnel d’une mère peut conduire son enfant à “geler” durablement ses émotions pour se protéger de l’intrusion, ou au contraire le pousser à reproduire le schéma maternel avec ses proches. » Contrôle des émotions, du temps, des relations, du corps…, chaque histoire détermine une zone de maîtrise principale. « Même si, à l’origine, le contrôle n’a qu’un but : nous empêcher de percevoir des sensations et éviter ainsi d’être envahi, précise Stéphanie Hahusseau. Cette position préventive est très coûteuse, car elle nous maintient psychiquement et physiquement en état de tension permanente. Et ce stress conduit à l’épuisement physique et nerveux, qui est souvent à l’origine de pathologies plus ou moins sérieuses. »
Un jour entourée d’ami, j’ai senti une colère en moi, enfouie depuis tant de temps. Face à des sujets de conversations qui me révoltaient et une incapacité à y faire face émotionnellement, par manque de confiance en moi, ma colère a explosé. Je me suis mise à hurler, pas de intérieure, mais réellement. Ma colère est sortie en puissance, personne n’a compris, même pas moi, car finalement, sur le sujet du moment elle n’avait pas lieu d’être. Face a cela, j’ai compris que de contrôler sa colère, de ne pas l’exprimer donne un retour du refoulé plus volcanique encore que celle initialement ressentit en soi.
Avez-vous, vous aussi connu des accès de colère incompréhensibles, hors de propos à l’environnement du moment, que vous n’avez pas su contrôler?*
Comment avez-vous solutionné ce vécu, si cela a été?*
Comment voyez-vous la notion de contrôle?*
